Vendez votre âme… Le tout gratuit, oui, mais à quel prix ?

Juil 09, 07 Vendez votre âme… Le tout gratuit, oui, mais à quel prix ?

Etre Googliser via Ziki

En ce qui me concerne je suis plutôt réticent dès qu’il faut fournir des informations personnelles et particulièrement lorsqu’elle sont disponible à quiconque sur le web. D’où mon étonnement lorsque je vois des personnes tel Mr X afficher clairement leurs besoins vitaux sur Ziki avec 0 My favorites masculin et 35 avatars féminins (dont moi-même ci-dessus).

Vous allez me dire que ce n’est pas la première personne en recherche d’ « Amouuurrr ». Soit, mais il y a des sites plus adaptés pour cela où l’anonymat est requis à l’instar de Meetic.

Mr X en plus de se laisser Googliser via les AdWord Ziki a un blog et un site où il est clairement identifié. Une masse d’information sur sa vie non négligeable qui sera enregistrée pendant des années sur le web, en particulier grâce à des sites conservant l’histoire du web tel archive.org

Où s’arrêter dans le don de nos informations personnelles ?

Notre recherche de gratuité, de sociabilité et des fameuses « 15 minutes de gloire » nous pousse instinctivement à « nous offrir » aux bases de données gigantesques de Google mais aussi de nombreux sites de vente en ligne, où l’on mémorise les achats et nos processus d’achats (Amazon…).

Et aujourd’hui, ce don d’informations personnelles est de plus en plus fréquente sur de plus en plus de sites labellisés « web 2.0 », comme les pullulant réseaux sociaux , tel Twitter où ce sont les informations de notre propre vie « en temps réel », que nous proposons à nos « amis », mais de plus en plus aussi aux traitements marketing.

A cela s’ajoute bien entendu les univers virtuels, tel Second Life, où les fantasmes de chacun peuvent être analysé pour détecter nos nouveaux besoins.

Sans parler d’autres problèmes du type, « Quoi ! Le prof de bio était sur Second Life avec 2 prostitués hermaphrodites ? » (Sexe et Second Life) Que ce passe-t-il si un hacker ou une personne ayant accès aux données croisées Echanges avec prostitués virtuelles / Identités (via CB), décide de les diffuser sur le net ?

Dois-t-on monétiser nos informations personnelles ?

A ces informations qui sont en libre accès sur le web (traces laissées par nos commentaires…), aux informations accessibles aux webmasters de sites (tracking Google, Amazon, Second Life…) nous pouvons ajouter une nouvelle source d’informations encore plus précise, puisque nous allons nous même vendre nos informations personnelles pour un traitement marketing.

Pour illustrer extrait d’un article de LeMonde.fr : « Je m’appelle Cécile. J’ai 37 ans. J’apprécie par-dessus tout la nourriture asiatique et les chansons d’Aznavour. » Un prénom, un âge et deux centres d’intérêt. Quatre informations qui ont un prix. En les fournissant, Cécile vient de s’assurer 15 % de réduction sur son voyage en Corse acheté en ligne. Pour Philippe, qui rajoute « j’ai 3 enfants mineurs et une résidence secondaire », ce sera encore 10 % de moins.

D’ici quelques années, ce genre de transactions futuristes pourrait bien concerner des millions de consommateurs. C’est en tout cas ce que laisse présager le modèle de la société californienne Agloco, fondée il y a quelques mois par une bande de diplômés de Stanford.

L’idée est simple : en surfant sur Internet, vous donnez gratuitement une multitude d’informations sur vous-même que les entreprises, qui cherchent à cibler efficacement leur publicité, sont prêtes à payer très cher. C’est en monnayant ce type de données que des géants comme Google engrangent des chiffres d’affaires colossaux. Agloco propose désormais une petite révolution : c’est vous, et non plus les intermédiaires du Net, qui êtes payé pour fournir vos informations personnelles.

Le gratuit oui mais à quel prix ?

Nous prenons l’habitude du « tout gratuit », mais doit-on accepter en contrepartie les sacrifices sur notre intimité ?

La multitude des fichiers personnels et la prédominance de certains Grands Groupes, permettent d’imaginer des croisements de fichiers très précis, permettant de connaître une bonne partie de la vie privée de chacun. Et ce n’est pas la CNIL, avec ses moyens limités qui va inverser la tendance, même si elle peut aujourd’hui limiter l’utilisation détournée de certaines bases de données à l’aide de sanction financière

Cette tendance de fond inéluctable, avec une récupération d’informations de plus en plus précise (jusqu’au eye-tracking), s’aggrave avec une conservation de plus en plus longue de ces informations.

Imaginez un étudiant en école de commerce se voyant refuser un poste, car l’entreprise a pu lui attribuer 5 ans auparavant sur un blog des commentaires d’extrême gauche ? Tout le monde change, mais sur le web l’oubli n’est pas la tradition et les entreprises prennent toujours le moins de risques possibles.

Que peut-on espérer comme solution ?

Une CNIL internationale semble inimaginable d’un point de vue politique, mais le développement d’un label me semble possible, avec par exemple une amélioration des chartes utilisateurs, qui par leur longueur et leur style, rendent leur lecture impossible (qui a déjà lu une charte en entier ? et même qui en a commencé une ?).

En effet, à l’arrivée sur un site, n’est-on pas en droit de savoir comment traite-t-il nos informations :

  • un mot de passe en clair dans la base (parfois pratique pour accéder à la boite mail de l’utilisateur)
  • un email (à revendre ?)
  • une adresse (à revendre ?)
  • des informations personnelles : sexe, hobbies (réutilisé en interne ? à revendre ?)
  • des commandes faites (réutilisé en interne ? à revendre ?)
  • des trackings enregistrés (réutilisé en interne ? à revendre ?)
  • des croisements avec d’autres services (quels services ?)

Et combien de temps sont conservées chacune de ses informations ?

Peut être peut-on imaginer plutôt une simple charte pour les sites de petites envergures, les labels pourraient être apposés sur certains sites de tailles importantes où des contrôles (par inspecteur) pourrait même être effectués.

Cette solution ne sera pas mince à mettre en place, mais je pense qu’il faudra y venir car l’information devenant le nerf de la guerre du marketing, tout va être mis de plus en plus en œuvre pour l’obtenir.

Ainsi, la limite entre le public et le privée va se résorber de plus dans une « dérive des continents informationnels » (cher à Olivier d’Affordance), et je ne vois pas comment l’autogestion actuelle pourrait être efficace pour limiter l’immiscement dans le vie privée de plus en plus importante de ces acteurs commerciaux et de l’information, qui deviennent de plus en plus des gestionnaires de l’information.

Illustrons le propos – Prometeus Prometeus : the media revolution est une vidéo d’anticipation où est défini le « Prosumer » (producteur-consommateur, « consommacteur »), acteur principal du web collaboratif (dit 2.0)

A voir aussi

La vidéosurveillance, un big brother avec peu d’intérêt sécuritaire sur Libé.fr Google Analytics un outil de propagande sur Googlinside

NB : Mr X a  demandé la suppression de ses références par mail le 3 février 2009 soit plus d’un an et demi plus tard.

2 Comments

  1. Bonjour Mr X,

    J'attendais ton contact, je l'aurai pensé plus rapide 😉

    Evidemment, tu fais comme tu veux, mais je n'aime pas particulièrement parler de toi, je trouvais que c'était juste un bon exemple pour illustrer mon propos 😀

    Bonne continuation et bonne recherche d'amour 😉

  2. Effectivement, le problème de l'accès à l'information pose problème. Je n'ai bien peur que lorsque l'on aura un véritable débat, on aura plus grand chose à cacher.

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